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Le corbeau et la perle C'était une journée bien absurde comme je les aime. L'usine désaffectée, ce petit nid de racailles et de rencontres privés à un point que je me demande encore pourquoi personne n'y as été arrêté, car tous connaissent la réputation de ce lieu, mais c'était un mystère qui m'échappait bel et bien. Je veux dire, moi-même je fréquentais souvent l'usine contre mon gré, pour justement faire des transactions douteuses avec des marchandises encore plus douteuse, et ça, c'est sans mentionner les émissaires qui participait aux échanges, il n'y avait rien de plus douteux qu'un mafieux.
Enfin, je m'égare, je suis ici pour m'assurer le bon déroulement d'un échange, et moi, j'ai la manie du travaille bien fait, car c'est ma réputation qui est en jeu, et soyons honnête, j'ai besoin de clients. J'avais fait preuve de patience, à rester dans ce bâtiment miteux pendant plusieurs heures, même si en fait, la vrai raison de ma présence bien avant l'heure déterminé s'expliquait par l'ennui. C'était une journée tranquille, et j'avais donc décidé d'aller me divertir avec les volées de corbeaux qui traînent autour de l'usine, ils sont bien habitués à ma présence. Mais mon plaisir fût bref, car un peu après mon arrivé, j'ai vu une femme se pointer, pas n'importe qui, Svenhild en personne, la cronos-type, une pauvre caricature à l'image d'une mer calme. Puis, comme si l'absurde voulait me faire un cadeau, son arrivée fut suivi par celle de son frère, le zelos, Erwin, le stratège meurtrier, sadique, brisé, meurtri, et qui ne prenait pas la peine de cacher ses excès émotionnels. C'est dans ces moments là que je suis bien content d'avoir ma forme spectrale, car ainsi, j'ai pu observé la scène sous mes yeux. Cette situation avait une valeur en tant qu'information, certes, je ne le nierais pas, mais je ne pouvais m'empêcher de rire devant le ridicule de la situation, l'absurdité de la chose, résultat des choix humains, résultat d'une guerre crée par le besoin de maintenir le pouvoir, deux êtres démolis qui n'étaient que des victimes dans le torrent éternel des malheurs humains. En guerre, en conflit, et pourtant, si similaire, leur différences n'importaient peu, même en se définissant selon leur appartenances idéologiques, ils ne pouvaient pas effacer leur passées, et encore moins se mentir à eux-même.
Intéressant tout cela, mais j'avais d'autre chats à fouetter, donc c'est avec un soupir que je décida de quitter la scène sans plus attendre pour faire le tour de l'usine, pour savoir si il n'y avait pas d'autre visite surprise qui pourrait peut-être déranger la petite réunion de minuit que j'avais planifié pour aujourd'hui. J'étais rassuré pour l'instant, personne d'autre n'était venu déranger la tranquillité austère de la vieille usine, qui avait un charme unique grâce à la rouille et à cette étrange aura sinistre qui semblait émaner de l'usine en soi, dans ses locaux, ses entrepôts, ses larges salles de dépôt, les chaînes qui pendent depuis des lustres, on se croirait dans un film d'horreur de mauvais goût, mais avec un décors réussi. Satisfait, je décida d'aller m'étendre sur des caisses que j'avais vu traîner proche de l'entrée principale de l'usine pour me la couler douce en attendant l'arrivée des deux partis concernés. Avec calme, le temps passa jusqu'à temps que des sons de pas se fît entendre sur le vieux plancher décrépit, intrigué je prit ma forme spectrale pour aller voir, la curiosité est un vilain défaut paraît-il. M'enfin, si la curiosité a tué le chat, la satisfaction l'a ramené à la vie, donc ma tête passa à travers le mur pour tomber face-à-face devant une femme aux cheveux bleus, elle avait l'air jeune, enfin, jeune c'était exagéré les faits, disons plus que sa démarche indécise ne venait pas de l'inexpérience mais plutôt de l'excitation. Donc c'était elle la vendeuse d'arme, c'est elle qui m'avait contactée une fois pour trouver des clients, et il paraît qu'ils ne l'ont pas encore payés, étrange pensais-je en la suivant.
Elle prit place sur une des chaises qui traînait, moi j'avais prit mes distances pour aller m'adosser au mur proche de la porte, et on avait pas grande attente à faire, le deuxième parti venait d'arriver aussi, pile à l'heure, respectable pour des criminels de bas-fond, je lâcha un petit rire et profitant de leur arrivée, je me matérialisa pour rejoindre les autres, avec ma démarche nonchalante, les mains dans mes poches, les épaules un peu affaissé, c'est ainsi que le corbeau fît son entrée, sans artifices, simple et droit au but, j'aime bien agir ainsi, ça permet de nourrir le mystère, mais assez pensé, je mit à parler :
-Bonjour messieurs, mademoiselle dit-je en les démontrant de ma main un après l'autre Comme vous devez le savoir, je suis Corbeau, enchanté d'être ici pour me charger de votre petite affaire ridicule.
Je dirigea mon regard en direction des hommes bien-vêtues en veston-cravate pour m'assurer de leur identité puis, en me fiant à mon intuition, je décida de parler avec celui qui semblait être le chef de la petite clique que ces mafieux formaient et j'avais décidé de ne pas tourner autour du pot et parla franchement
-Bandit, oui je sais que ce n'est pas votre nom mais cela m'est inutile de le savoir, donc si j'ai bien compris, vous avez fait un accord avec la vendeuse ici. Je pointa la jeune femme pour désigner le second parti engagé dans cette transaction et je continua. Hors, selon elle, vous n'avez pas respecté votre engagement vis-à-vis l'entente mutuel que vous avez certainement développé ensemble avec joie et bonheur avec amitié comme de vieux amants alors qu'elle vous avait bel et bien fourni les armes, hors, nous les criminels, n'avons-nous qu'une seule parole? Cela serait un peu idiot mais digne d'une racaille sans jugement de ne pas respecter les accords verbaux, notre seule moyen d'établir un lien de confiance entre deux vétérans des ruelles malfamés n'êtes-vous pas du même avis?
Ici je lâcha un petit rire, et puis je regarda en direction d'elle pour recevoir une confirmation visuel de la part de la marchande d'armes, car après tout, c'était son problème, et non le mien. Je profita donc du moment pour demander plus ample informations en concentrant mon regard en direction d'elle pour faire sûr de me comprendre
-D'ailleurs Smithy, encore, il ne faut pas donner son nom, tu pourrais m'éclairer un peu? Combien tu t'es faite volée contre ton bon vouloir, tel le loup qui s'enfuit avec un agneau à l'insu de la bergère? Quels armes avait-tu offert en échange d'un petit bout de papier qu'on ne t'a pas encore donnée? Désolé de mon interrogatoire surprise, j'ai l'impression de jouer au flic en ce moment, il est où mon flingue? Avait-je dit d'un ton moqueur suivi d'un rire qui se voulait tout aussi ironique que la situation présente.
-Sur ce, Bandit, Smithy, vous avez autre choses à ajouter avant de passer aux négociations?
Pride |