Le loft de Calypso a une superficie confortable, il n'est pas immense, simplement très suffisant pour y accueillir deux, voire trois personnes. Il s'agit d'un ancien laboratoire expérimental de l'Institut. Il est entouré d'autres habitations. Les murs ont été remplacés par des vitres opaques de l'extérieur et adaptables de l'intérieur, alliant haute technologie et design. Une petite allée entourée par de la verdure non entretenue mène à la porte d'entrée, contrastant avec cet environnement trop gris. Le salon, pièce d'arrivée aux tons marbrés, reste froid malgré la forte luminosité. Aucune décoration recherchée. Calypso n'a presque rien rajouté depuis qu'elle s'est vue attribuer ce logement. Un canapé blanc, une télévision holographique, une table basse vitrée, des placards. Sur la table basse sont éparpillés quelques papiers, des boîtes de médicaments, des cachets orphelins, une télécommande universelle et un bocal entrouvert rempli d'une certaine herbe séchée qui embaume la pièce d'une odeur romarine. Plus loin, une cuisine américaine, nette, propre, presque neuve. Seule une bière à moitié vide est posée sur le comptoir. Dans la prolongation du sofa, entre pièce à vivre et salle à manger, une porte coulissante donne sur la chambre de Calypso. Un lit double, drapé de bleu, encadré par des tables de chevet sur lesquelles reposent des lampes cylindriques. Le mur vitré de la chambre est ici animé par un ciel étoilé, le mode par défaut. À droite de l'unique armoire de la pièce, une autre porte coulissante, cette fois-ci donnant sur la salle-de-bain. Cette dernière est très aérée, d'un style purement italien. Un loft impersonnel en somme, auquel on ne se sent pas appartenir, pouvant davantage être qualifié d'abri que de maison pour sa propriétaire.
Parenthèse psychotrope
When traveling with someone, take large does of patience and tolerance with your morning coffee. Δ Helen Hayes
Tu inhales les vapeurs d'opium, avachie parmi les coussins, comme portée par de doux nuages d'exaltation. La télévision diffuse une musique languissante et envoûtante, tu te plonges dans des pensées spatiales, ton âme se perd dans une spirale spirituelle. Les tréfonds de toi-même te semble enfin harmonieux et tu te demandes si ce n'est pas là, l'aboutissement de ta personne.
Pas plus tard que ce matin, ta paye est tombée. Pas plus tard qu'une heure après, tu as rempli ta caisse de plaisirs artificiels. Pas plus tard que ce midi, tu testais déjà tes nouvelles acquisitions. La journée aurait pu se finir à cet instant, parce que la satisfaction était déjà à son paroxysme. Seulement le destin a voulu te combler en cette journée de péchés, et voilà que l'irritante mélodie de la sonnette s'immisce dans ton voyage intérieur pour t'en sortir violemment.
Tu te redresses hébétée, te levant avec difficulté. Le vice encore fumant dans les mains, tu te diriges vers l'écran d'accueil. C'est un livreur, colis en main. Tu te grattes la tête, trop ailleurs pour savoir ce qu'on t'apporte ici. Tu ouvres, salues, récupères, remercies, refermes. Soudain impatiente, tu poses le colis sur tes anciennes ordonnances jonchant ta table-basse, te munis te ta télécommande et ouvre le colis électroniquement. À l'intérieur, l'emballage phare de l'Institut. Un sourire se fixe immédiatement sur ton visage, il te devient impossible de l'effacer. Ce n'est pas de la joie. C'est du plaisir prématuré.
Déchirant les obstacles, tu retires enfin les substances luxueuses de leur prison. Tu comptes. Trente-six paquets. Exact. Tu te débarrasses du carton inutile et dispose le tout par ordre alphabétique, fière. « Vous avez un nouveau message ». L'agacement te gagne, l'impatience te submerge. D'un geste énervé, tu sors ton téléphone et lis l'importun.
[ T'es dispo ? Histoire qu'on se divertisse un peu. ]
Einari. Il se manifeste toujours au mauvais moment celui-là, hein ? Cela dit, au vu de ce que tu viens de recevoir, il serait vexé que tu ne l'invites pas et il aurait raison. Et puis... tu ne dis pas forcément non à une expédition psychotique en duo. Le sourire de retour au coin de ta bouche, narquoise, tu lui réponds évasivement.
[ J'ai une surprise. Chez moi. ]
Rallumant ton impérial mis en pause, tu reprends ta position initiale, et les volutes de fumée viennent illustrer ton attente au fil des secondes.
Reality is just a crutch for people who can't handle drugs
ft. Calypso
L'ennui, sentiment de démotivation et désintéressement, terme emprunté, issu d'une langue aujourd'hui morte, morte depuis des milliers d'années. Cela avait pris fin, ils en avaient fini avec toi pour cette journée, douleur précédemment présente, sensation qui ne fut qu’éphémère grâce à ta mutation. Corps s'étant contenté de résister à l'expérimentation, scientifiques satisfaits et curieux vis à vis des réactions de ton organisme. Tu avais troqué tes vêtements de cobaye pour quelque chose de plus normal, commun à tout citoyen alors que tu traînais toujours en ce centre, liberté de nouveau acquise alors que tu n'avais présentement de réelle motivation, de réel objectif. Fatigue peut être présente alors que tu avais tout intérêt à retrouver ton chez toi, être nocturne que tu étais, le soleil n'étant qu'un étranger à ton mode de vie. Tu étais parfaitement prédestiné à rejoindre Morphée sans le moindre rechignement, prédestiné à rejoindre ton misérable studio. Mode de vie anormale, peu enviable et sans doute bien trop propice aux excès quoi que tu n'avais jamais connu ce terme, ce problème malheureusement de par ces gènes, de par la génétique qui t'avait rendu bien trop parfait, bien trop inhumain pour ton malheur et celui de bien d'autres.
Tu n'avais envie de retrouver cependant ton lit, définitivement éveillé de par ce que l'on t'avait fait subir. Mutilation et autres joyeusetés, tu voulais errer, te perdre, oublier tout ceci ou tout simplement chasser cette sensation d'ennui, d'exaspération. Simple message envoyé à une concernée peut être apte à réaliser ceci, missive électronique à l'attention de la seule semblable que tu connaissais, à l'attention de l'unique entité que tu avais rencontré. Personne morbidement bien trop proche de toi autant de par la profession que par une incapacité émotionnelle. Défiance mentale qui la gangrenait peut être un peu plus que toi ou depuis plus longtemps surtout, névrosé comme tu étais, peu de gens pouvaient se vanté d'être en un état pire que toi. Elle avait fini par répondre, rapide, affirmative en ses paroles indirectement pour te satisfaire, une surprise de surcroît... Pouvais tu rêver de mieux ? Peut être que oui, peut être que non, motivation finissant par renaître dès lors. Tu ne comptais venir les mains vides en ton cas alors que tu avais entamé ton trajet jusqu'à une destination déjà connu de ta personne, chemin arpenté quelques fois. Tu étais malgré tout comme envieux, manipulé de façon si malsaine par un terme qu'elle avait évoqué, une surprise.
Corps déambulant en cette allée cernée par une verdure à l'abandon, végétation proliférant de par l'absence d'intervention de l'homme sous une quelconque forme. N'étant venu les mains vides quant à toi, après tout elle allait être ton hôte pour aujourd'hui, doigts fouillant ton précieux en l'une de tes poches. Tu avais donc bien rapidement fini par trôner devant le seuil de sa porte, ta main se heurtant à ce qui était vaguement une sonnette ou une toute autre chose à la même utilité. Léger sourire narquois, pernicieux se hissant le long de tes lèvres en guise d'appréhension face au futur instant qui allait se profiler, sachant parfaitement ce qui allait se passer. Attiré, captivé silencieusement par cette récompense qui t'attendait encore et toujours. Tu attendais malgré tout derrière cette porte, faussement patient. Dévoré, envieux, brûlant, tiraillé par ce qu'elle avait écrit. Patience inexistante en réalité, tu n'avais qu'un désir en ce moment précis, que cette fichu porte s'ouvre, que cette petite corne finissent par se pointer, que tu puisses apposer ton regard dévoreur sur cette inhumaine peau, sur ces pupilles, ces iris étranges. Ta surprise, tu la voulais.
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Calypso Edwigz
Ven 3 Juin - 22:00
Parenthèse psychotrope
. . . . Tout s'était consumé, ton esprit consumé, seul ton corps persiste. Les paupières fermées, tu te concentres sur ta lente respiration. Tu es calme, trop calme. À l'intérieur, pourtant, tu bouillonnes, attendant ton invité pour repartir sur les chapeaux de roue. Tu penses à tout et à rien. Et si tu adoptais un animal de compagnie ? Cela pourrait te procurer des humeurs à domicile. Ce serait plus… disons… naturel. Tu avales ta salive et goûtes à une saveur qui t'es malheureusement bien connue. Une force te gagne, cette même force qui apparaît au sommet de la flemme. Cette force paradoxale issue de l'envie d'une clope, qui te pousse à nourrir ta volonté d'en chercher une. Tu balayes la pièce du regard. Damnation. Tu actives tes membres et te traînes jusque dans ta chambre. Le paquet tant convoité gît sur ton lit. Soulagée par la brièveté de ta course, tu te félicites et en pioche une au hasard. Tu l'allumes en allant te rasseoir.
La télévision a changé de registre, des formes se balancent sur l'écran, dans une mélopée rebondissante. Tes yeux s'arrêtent sur ces animations insolites. À quoi ressembles-tu ? Dans ton tee-shirt large, ton pantalon en toile, les pieds nus et les cheveux ébouriffés, on peut se demander si ta journée commence ou se termine. La vérité se cache à la fois dans l'un et dans l'autre, sans aucun doute. Tu ne t'en préoccupes pas, tu ne te préoccupes pas de grand-chose. Les aiguilles tournent et ton âme s'enflamme.
On pourrait penser que tu vis telle une bohémienne, mais tu ne vis pas. Tu te contentes d'exister, toi, erreur de science parmi tant d'autres. D'autres peuvent se qualifier d'erreur de la nature, mais pas toi, car toi, tu n'es pas un produit de la nature du tout. L'Insouciance fait, dès lors, partie de ton être. Sans avoir du exister, tu es arrivée, peu importe quand tu partirais. Peu importe tout, peu importe rien. Le temps évolue sans que toi tu en face un problème. Tu prends les choses telles qu'elles sont.
. . . . Tu tires une taffe. Il est là. Reprenant, une taffe, tu appuies sur un bouton de la télécommande. La porte s'ouvre. Tu lances, étant certaine de l'identité de nouvel arrivant par l'inertie de tes sentiments :
« C'est pas trop tôt ! Entre. »
Tu reposes la télécommande et vérifies ton étalage. C'est beau. Oflixacoxibine, Prémitaïde, Fleantarone, et autres joyeusetés, de quoi vous contenter pendant des jours… De toutes les consistances et de toutes les couleurs, les voies d'administration sont nombreuses, les cadeaux de l'Institut sont conçus pour t'insuffler la vie. Moins dangereux et surtout moins nocifs, voire pas du tout, ils sont des drogues potentiellement adaptées pour Einari. Le tout, c'était de voir.
« Ça, c'est notre après-midi. C'est notre soirée. C'est notre nuit. »
Tu plonges à droite du canapé pour attraper une caisse. La fameuse. Tu l'ouvres. Entre les diverses drogues et psychotropes, tu saisis un mortier, une pipe en verre, des seringues propres que tu sors de pochettes hermétiques, des récipients, quelques spatules. C'est dans ce genre de situations que l'on ne peut que constater l'utilité discutable que tu fais de ton enseignement scientifique approfondi. Netteté et expertise. C'est dans ses moments là que tes invités peuvent admirer leur hôte.
« Fais comme chez toi. »
La porte se referme derrière l'homme, laissant les deux complices seuls avec leur torture existentielle et leur remède inavouable.
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ft. Calypso
Pas trop tôt, attente que fut peut être réciproque quoi que sûrement bien plus longue en ton cas, à tes yeux. Tu ne t'étais point fait prier pour rentrer conformément à ses paroles, découvrant cette intérieur impersonnel, cet endroit qui te rappelait que trop bien certains laboratoire en quelque sorte ou toute autre salle d'observation d'un cobaye en son environnement naturel. Tes pas te portant en cet endroit inconnu, pupilles balayant avidement, curieusement cet endroit, processus de familiarisation avec les lieux ayant brièvement commencé alors que malgré tout tu offrais toujours une certaine attention aux palabres de la jeune femme, décrivant tantôt la boîte qu'elle t'avait présenté, ce qui se devait d'être votre divertissement de l'après midi, du soir, de la nuit comme elle l'avait si bien évoqué. Finissant quant à elle par la suite à extirper d'une autre chose les divers objets, les divers outils nécessaires, permettant de vicier un quelconque corps, un quelconque être avec ces multiples substances dont chacun de vous était détenteur, l'une pour son usage à elle surtout, l'autre pour bien d'autres pratiques bien moins acceptables en société que celles de la démone présente à tes côtés.
Tu ne t'étais point fait prier malgré tout pour t'affaler en ce canapé comme elle te l'avait précédemment évoqué de façon plus ou moins indirecte ou subtile. Fait comme chez toi, ce n'était pas le genre de paroles à te concéder quoi que dans tous les cas tu allais faire comme chez toi sans le moindre. Tu lui avais soigneusement laissé le temps d'extirper chaque chose de son coffret. Emballage à ta vue le long de cet table portant le logo de l'institut, curiosité légèrement piquée même si tu n'avais la quelconque conviction sur un effet de la sous disant drogue ou toxine qui devait se trouver à l'intérieur. Persuadé que ton organisme allait l'éliminer comme toute autre entité nocive, comme l'alcool, les effets du tabac ou de toute autre substance faîte pour gangrener l'être. Tu t'étais brièvement contenté de fouiller en ta poche afin de récupérer en un simple sachet plastique plusieurs pilules que l'homme avait appelé ectasy, formes rondes aux motifs incrustés, gravés représentant diverses choses, c'était ta maigre collaboration à cet événement, jetant négligemment le paquet sur cette table basse quoi que sa totalité allait revenir à Calypso, à ton hôte comme un tribut dont tu t'acquittais.
C'est sans le moindre gêne que tu vins l'agripper de tes griffes elle, main s'apposant le long de son poignet. La tirant dès lors vers, l'amenant vers toi, la faisant trôner sur tes jambes alors que tu t'étais un peu plus enfoncé en ce canapé où tu avais élu domicile. Lui offrant par la suite une nouvelle liberté, doigts se perdant pour certains auprès de ses cornes toujours fascinés malgré tout par cette artificielle partie de son anatomie tout comme la teinte irrégulière de son derme, de ses yeux. C'est ainsi que tu vins conclure sur ces mots.
« - Tu peux m'en dire plus sur cette surprise ? Je reste perplexe face à ta capacité à me surprendre en réalité. »
Sourcil légèrement arqué sur ces palabres, ta tête venant quant à elle s'écraser sur la frêle épaule de la jeune femme, tu rajoutas ceci avant de lui laisser la parole, de lui laisser le droit de te répondre, iris scrutant ce qui se trouvait face à toi, toujours sur ce reposoir.
« - Tu sais très bien que je suis insensible à tout ceci, alors c'est quoi que tu me caches ? À moins que tu te sois permis de te payer moi, dans tous les cas si c'est bien cela, tu as bien calculé ton coup vu que je t'ai amené un petit extra de l'ectasy mais cela aura un prix en contrepartie. »
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Calypso Edwigz
Sam 4 Juin - 18:28
Parenthèse psychotrope
. . . . Suivant tes injonctions, il prend ses aises, s'affale sur ton mobilier. Alors que tu prépares encore tes plans mystérieux, de l'ecstasy atterrit à côté de ta main, déviant ton regard pendant quelques instants. Tu dois réfléchir pour savoir quelle réaction adopter, qu'est-ce que tu ferais si tu savais ressentir. Tu serais peut-être contente, voire surprise, quoique venant de ce type de personnage, ce pouvait résulter d'un acte intéressé, malsain, tu pourrais aussi bien être vexée. Tu ne réussis pas à cerner les gens, mais ton détachement te fait visualiser plus de vérités que le commun des mortels. Einari est un semblable, de cette simple constatation en découle bien d'autres. Vous n'êtes pas humains, vous n'avez pas l'espoir, pas l'amour, ni aucune autre source de souffrance. Or, vivre sans souffrance est d'un ennui mortel. Voilà pourquoi vous cherchez l'un et l'autre la douleur, l'affaiblissement, la ligne rouge, limite ridicule séparant la vie de la mort. Einari a une façon plus noire, plus extrême, de combler son vide. Tu t'en doutes. Tu le lis dans ses gestes calculés, dans son regard assombri, éclairé par une lueur trouble, dans ses paroles faussement tintées. Avec le temps, tu as appris à faire une différenciation très distincte entre sincérité et simulation.
Ton dilemme s'achève lorsque tu sens l'emprise qu'il exerce désormais sur ton poignet, t’amenant sans peine à siéger sur sa personne. Tu te laisses faire, attendant qu'il te communique lui-même la signification de son action. Tu as détourné la tête de tes occupations, tu fixes maintenant son faciès, sans gêne et sans expression. Sans gêne et sans expression, c'est exactement ce que vous êtes tous deux. Sa main se déplace vers tes cornes, tu ne l'arrêtes pas, qu'il désaltère sa curiosité, tu passes ton temps à désaltérer les viles curiosités humaines, de toute évidence. Enfin, il inspire longuement, laissant présager une proche élocution.
« Tu peux m'en dire plus sur cette surprise ? Je reste perplexe face à ta capacité à me surprendre en réalité. »
Probablement attaché à ses habitudes, il imite une position d'intimité, comme pour séduire ta pitié inexistante, te forcer la main à lui dévoiler ton présent, établissant ce contact ambiguë entre son visage et ton épaule. Vous vous observez, mais tu n'as pas son expertise, toi, tu restes de marbre, ne sachant pas feindre une quelconque émotion. Tu lances un brin de rire, bref, incongru, maladroit, à défaut d'une autre option. Tu songes à cet état second qui vous attend et l'impatience ressurgit, tu es sur le point de broyer quelques plaquettes, mais sa voix t'interrompt une nouvelle fois dans tes intentions.
« Tu sais très bien que je suis insensible à tout ceci, alors c'est quoi que tu me caches ? À moins que tu te sois permis de te payer moi, dans tous les cas si c'est bien cela, tu as bien calculé ton coup vu que je t'ai amené un petit extra de l'ectasy mais cela aura un prix en contrepartie. »
Son manque de confiance en toi est absurde, tu secoues la tête. Sans répondre immédiatement, tu lui passes une main furtive dans les cheveux, reprenant possession de ton corps en te mettant debout. Sans te presser, tu éteins ta cigarette en l'écrasant dans ton cendrier, puis, tu vas chercher ta bière abandonnée et t'abreuves à son goulot. Tu reviens auprès de ton confrère, t'asseyant en tailleur face à lui. Tu coinces le mortier entre tes jambes croisées, lui tendant ta bouteille pour qu'il te libère, et fais tomber dans le récipient l'intégralité du contenu des Prémitaïdes que tu piles sans accroche. La poudre fine obtenue, tu glisses le tout sur un plateau d'acier et construis plusieurs rails égaux, symétriques. Enfin.
« Fais-moi confiance Einari. Je pense que ça devrait te faire plaisir, je ne crois pas me tromper en avançant que tu n'as jamais testé les drogues synthétisées par nos vénérés créateurs. »
Sur ces phrases adoucies, parsemées d'ironie sur la fin, tu lui tends le Saint Graal contemporain d'une main, demandant à te rendre la bière de l'autre. Tu ajoutes, à valeur de précision.
« Je ne te considère pas, Einari. Ni comme un frère, ni comme une pute. Nous sommes similaires. Nos êtres ne peuvent rien s'apporter, les prix dont tu parles sont tes illusions. Maintenant on va sniffer ces Prémitaïdes et on pourra discuter pour la première fois. Réellement discuter. »
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ft. Calypso
Encore plus névrosé que toi, quoi que cela n'était réellement le cas, juste incomplète à l'opposé de toi alors que tu ne savais que chercher le mal en ton cas. Alors que tu ne savais te jouer des autres alors que elle, elle ne pouvait les comprendre. Tu étais foncièrement mauvais, Calypso était foncièrement incapable d'éprouver, de comprendre. Vous n’étiez fait pour vous compléter mais plutôt toi façonné afin de lui insuffler ta vision pessimiste de cet univers. Une vision qui te poussait à noircir chaque chose que tu touchais, profanait de ta personne définitivement morte. Elle pensait que vous étiez similaire... Tu savais que non, quoi que sa définition de similaire pouvait être divergente de la tienne. Tu avais été malgré tout des plus curieux vis à vis de la parole de la jeune femme, des mots qu'elle avait évoquée en tout premier lieu... Des drogues de synthèse réalisées par l'institut... Pensant que malgré tout tu allais les rejeter, partiellement au mieux, tu n'avais qu'à essayer cependant, qu'avais tu à perdre ? Rien absolument rien mais tu te demandais dès lors quel effet elle pouvaient apporter à un individu. Joie, tristesse, intense confiance, désir et avidité, quel effet allais tu éventuellement découvrir ?
Tu n'avais tardé à lui rendre sa bière te saisissant de la plaque d'acier, observant d'un regard suspicieux la poudre. Peu convaincu par les paroles de la belle quoi que le terme ne convenait pas forcement. Cornes et teintes étrangers te plaisant malgré tout, simple détail qui était venu à ton esprit. Tu ne tardas à te saisir de ce qui ressemblait un à tube, taille minime, chose présente sur la table afin de bien plus facilement sniffer, amener cette substance en ton organisme. Tu ne pouvais savoir que de par une seule et unique façon si cette entité de synthèse pouvait faire un quelconque effet sur toi. Rapprochant tantôt le plateau dès lors, observant une dernière fois ces lignes avant de t'en satisfaire, de les assimiler, en sélectionnant la moitié, laissant un chiffre égal à la jeune femme. Tu reposas rapidement le tout sur cette table avant de t'enfoncer dans le canapé sans ne rien rajouter. Mode d'administration se devant d'amener un effet quasiment directe, regard levé auprès de ce plafond absent de toutes teintes ou plutôt de toutes tâches. C'est anormalement qu'une sensation avait fini par trouver place en ton esprit, par le stimuler, par l'envahir. Une sensation étrange de ce que tes émotions avaient appris à te faire ressentir sous l'influence de ton don.
Mauvaises intentions de ta part toujours présentes mais finissant par un tant soit peu s'envoler, se faire corrompre par une autre sensation, par une émotion plus louable. C'était comme de l'euphorie, une euphorie naissante plutôt qui s’emparait de toi, différente de celle que tu éprouvais en certaines situations, la tienne au naturel ne pouvant que naître face au malheur d'un semblable. C'est inconsciemment qu'un sourire vint étirer tes lèvres alors que tu te redressas quelque peu décrivant l'inhumaine, mauvais intentions s'envolant en partie.
« - Tu m'as caché cela depuis combien de temps ? »
Curieux, bien moins perfide et éventuellement, sûrement sans arrière pensée, chaleur de ton être s'élevant doucement, processus étrange lié à un sentiment de joie malgré tout. Tu rajoutas ceci alors que tes mains vinrent de part et d'autres englobes le visage de ta partenaire droguée.
« - Faudra que je te remercie plus tard cependant. »
Toujours étonné que ton corps cependant ne s'était décidé à éliminer ces entités inconnues à lui, tu l'observas, entravant ton regard auprès du sien lui offrant une nouvelle liberté alors qu'elle paressait toujours totalement vide de toutes émotions. Tu conclus sur ceci...
« - Rassure moi, c'est que le début ? Comme tu l'as dit on a toute l'après midi, le soir et la nuit. »
Arrières pensées balayés, déclarant ceci sans la moindre mauvaise idée. Tu trépignais d'impatience, envie de plus, satisfait mais toujours désireux alors que tes lippes étaient encore arquées mais sans un quelconque vice.
Points : 41
Calypso Edwigz
Dim 5 Juin - 10:46
Parenthèse psychotrope
. . . . Tu suis ses mouvements suspicieux avec intérêt, doute invaincu de l'homme face à toi, face à une personne dont on ne peut prévoir la pensée. Tu bois une gorgée d'alcool. Il hésite quelques secondes, repère la paille adéquate, la retourne entre ses doigts, l'approche lentement. Il semble réfléchir encore. Tu te sépares de ta boisson. Soudain, il se décide. La substance disparaît en lui, lui, qui plonge en arrière, t'abandonnant le reste. Tu récupères ton dû. À ton tour. Tu essuies l'outil rapidement et commences par inhaler quelques lignes. Respiration. Changement de narine. Tu effaces le dernier grain alors que tes yeux se plissent, ton cœur s'allège, tu te sens immédiatement embrassée par un bien-être diffus et constant qui fait étinceler tes traits d'une plénitude bienheureuse. Des images dansent lorsque tu fermes les yeux, ton intérieur illumine tout ton être. Tu écartes tout ce qui encombre le divin fauteuil et étends tes jambes avec volupté. Le monde est entré en sa plus gracieuse dimension, même l'expression incontrôlée de ton aîné trahit son extase inattendue. Fraîchement pétillante, tu tournes ta tête en sa direction et lui souris à pleine dents, jamais tu ne lui avais parue aussi véritable.
« Tu m'as caché cela depuis combien de temps ? »
Sans te donner le temps de lui fournir d'explications, enivré par une joie inhabituelle, ne s'étant certainement jamais senti aussi faible, tu remarques l'élévation de ses mains, venant emprisonner ton crâne entre ses serres. La chaleur du contact envahit tes membres froids, comme si tu aspirais sa propre énergie. Dans le noir de tes paupières closes tu imagines les courants vitaux se propager à travers l'espace et le temps, comme des ondes enfin relâchées.
« Faudra que je te remercie plus tard cependant. »
Les sensations grimpent de plus en plus vite, traversant ton corps de parts en parts. Tu croises finalement son regard, t'immergeant, te perdant dans ses clairs iris. L'univers se réduit dans ces disques brillants, tournant en harmonie avec l'allégresse muette qui t'assaille. Une délicieuse brise de jouissance t'emporte.
« Hmm… Rien n'a d'importance, laisse la vie temporairement te dominer, tu n'as rien à craindre ici... »
Dans l'ivresse de ton entrain, tu colles tes paumes contre ses phalanges, jouant avec le bout des doigts de cet exilé, impulsivement, de façon enfantine, comme tombée de tes vingt ans. L'engouement de ton état est un cercle vertueux qui croît en puissance à chaque nouveau tour, un voyage intérieur sous l'emblème de la gaieté qui vous enveloppe chacun sur une mer béate.
« Rassure moi, c'est que le début ? Comme tu l'as dit on a toute l'après midi, le soir et la nuit. »
Tu hoches la tête, lui pointant du regard les différentes possibilités classées sur la table, autant d'émotions à explorer que de noms à décrypter. Tu rigoles subitement, ta douce hilarité inonde la pièce, tu ne tiens plus en place, tu fais de ton mieux pour garder ton calme, mais l'euphorie conquiert peu à peu tes actions.
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ft. Calypso
Une simple réponse, laisser la vie temporairement te dominer là où tu avais pris avec le temps goût à dominer, malmener celle de bien d'autres de tant de façons. C'était étrange comme parole mais tu ne pouvais que l'accepter comme naïvement en quelque sorte sans te soucier d'une quelconque chose alors que l'euphorie te gagnait un peu plus. Visage marqué par un sourire alors que sa tact, ses paumes avaient trouvé refuge auprès des tiennes, de leur dos. Incompétence totale, croissante surtout d'agir comme tu l'aurais fait à l'accoutumé. Tu étais clairement différent, plus humain, bien moins cynique et mortel pour tout autre être vivant. Tu étais comme tu l'avais été par le pensé, sûrement exacerbé en cet instant malgré tout, un excès présent mais tu avais l'impression d'avoir clairement rajeuni, d'être retombé en ces années où tu ne t'étais encore résolu à vendre ton corps à la science pour un maigre salaire même si tu étais sans le moindre doute leur divertissement favori. Une entité façonnée par la douleur, la malveillance, la haine, l'indifférence, le cynisme et tant d'autres émotions, sentiments, pensées qu'un humain pouvait éprouver. Immortel ayant assimilé ces défaillances de l'homme pour les restituer auprès de ses proies.
Présentement tu étais la proie malgré tout même si le terme ne convenait réellement, plutôt cobaye une nouvelle fois.Tu n'avais qu'une envie, consommer tout l'énergie dont tu débordais, ne sachant comment l'exprimer en un tel lieu, tu étais comme électrifié, une source intarissable ne pouvant pleinement s'exprimer, se vider. C'est ainsi que tu t'étais bien rapidement relevé, bien décidé à te divertir, à extérioriser tout naturellement ce qui t'arrivait de par une idée enfantine, une idée idiote, stupide, qui pouvait paraître irrespectueuse et tout sauf digne d'un adulte. Un doigt venant s'écraser à chacune des commissures des lèvres de la petite démone, tu t'étais amusé à doucement étirer ces bouts de chair exerçant un léger geste à leurs deux jonctions, faisant naître un nouveau sourire le long de son faciès. Un léger rire accompagnant ton acte, tu vins par la suite glisser tes bras auprès de sa frêle silhouette, éternellement bien trop tactile mais sans la moindre arrière pensée pour une fois, sans le moindre plan qui ne pouvait que conduire à une malsaine débauche pour ta congénère. Tu étais donc resté en cette position quelques secondes, tête délicatement apposé sur son épaule pour la seconde fois, yeux clos en un silencieux remerciement en quelque sorte.
Tu finis par te redresser, regard pétillant d'une certaine envie d'encore plus, de toujours plus d'amusement, te retournant dès lors vers la précieuse boîte, les précieuses pilules aux couleurs variées et aux titres tout aussi barbares. Tu ne tardas à imiter les précédents gestes de la jeune femme alors avec l'ensemble de ces choses d'une même couleur. Pilant, les réduisant à une simple poussière colorée dont l'effet allait t'être totalement inconnu. Lignes égales présentées le long de ce plateau d'acier que tu tenais d'une main, le tendant doucement vers l'extravagante demoiselle.
« - On inverse les rôles cette fois-ci. »
Cela allait être à elle de tester, découvrir quoi que elle le savait sans doute ce que renfermait cette nouvelle teinte, quelle sensation allait trouver naissance en vos corps, en vos esprits sous l'artificiel effet de ces substances. Tu étais atrocement impatient, curieux, avide te demandant même si cette nouvelle poudre allait définitivement effacer les effets de la précédente ou alors les compléter, les diviser, te diviser entre deux émotions.
Points : 41
Calypso Edwigz
Dim 12 Juin - 11:08
Parenthèse psychotrope
. . . . Vous êtes des évadés, fuyant dans une autre phase intérieure, vous rendant plus faibles et plus vivants, plus interactifs, déracinant votre nature le temps d'une défonce. Cette poussière médicamenteuse est la poudre noire de ton esprit, celle qui transforme l'étincelle en flamme, sans elle, tu es comme un fusil incapable de tirer la moindre balle, un briquet sans pierre, sans gaz. Le feu vous dévore et fait palpiter votre peau. Lui, se laisse aller, pour la première fois depuis que tu le fréquentes. Il semble réel. L'enfant qui est en lui ressuscite. Son pouvoir est trompé, tu te sens bien, il se sent bien, enfin, vous pouvez dire que vous êtes bien.
Il se lève sans crier gare et s'amuse à étirer ton sourire pourtant déjà gravé depuis quelques minutes. Vous riez, les spasmes sont presque incontrôlables. L'absurdité de vous-mêmes est un enchantement surprenant qui vous sied, contre toute attente. La respiration reprise, le ravagé submergé de folie s'immisce entre tes bras et ta nuque, se blottissant sans envie, impulsivement et véritablement. Vous tournoyez dans votre repos, le temps s'écoule sans que vous y prêtiez la moindre considération.
Lorsque il se redresse, vous êtes toujours en ébullition, mais l'homme aura inlassablement ce désir d'accumulation, de combinaison, de désir inépuisable qui le caractérise fatalement et en dépit de tout. Alors que tu fais quelques pas, des fourmis dans les pattes et les cornes engourdies, il s'empresse d'imiter tes précédents gestes, choisissant un nom par sa consonance, sans autre connaissance. Tu le regardes faire, béate, parce que tu n'es pas clean, et puis parce que tu es attirée par le risque, le danger que son hasard l'ait poussé au mauvais choix. Funambules sur le fil de vos nerfs, tu n'as pas peur de tomber, ni de détruire ton unique appui.
« On inverse les rôles cette fois-ci. »
Accourant auprès de lui, toujours cette expression idiote à la figure, tu tombes sur les rails et fais disparaître ta part sans même prendre la peine de te munir de ta paille. Rupture. Ta vision se trouble, tu ne sais pas ce qui t'arrive. Ton pétillement passé se transforme en agitation insensée, ton cœur se met à battre trop vite, ta respiration te semble difficile, saccadée, tes pupilles se rétrécissent, tes muscles se tendent, tes poils se hérissent. Tu lances un regard affolé à ton partenaire, tu l'imagines soudainement avec un visage moqueur, sadique, sa peau se noircit. Tu recules tant bien que mal, mais l'horreur te pétrifie, tu cherches un endroit où te cacher, mais ton propre salon te semble hostile. La luminosité baisse, tu enfonces tes ongles dans le matelas du canapé, fixe un point de ta cuisine, tu te sens impuissante et menacée, tu vois des choses qui ne sont pas, tu y crois dur comme fer et tu trembles, tu trembles, tu trembles. La terreur.